Elle se bat pour rendre accessible l’acquisition de fermes


L’agricultrice de 28 ans, Christine Schmucki, aide à la ferme familiale durant son congé de maternité depuis qu’elle a donné naissance à son petit Lucas. (Photo : www.lanouvelle.net)

Avec ses deux frères, Christine Schmucki rêve de prendre la relève de la ferme familiale qui gère un quota de production de 270 kg par jour, avec ses quelque 300 vaches en lactation et son troupeau de relève de 500 têtes.

Mme Schmucki prépare sa carrière d’agricultrice depuis plusieurs années. Après avoir réussi un DEP à la Maison familiale rurale du Granit, à Saint-Romain, elle a poursuivi au Cégep de Victoriaville, en Gestion et technologies d’entreprise agricole. Elle détient également un baccalauréat en agronomie de l’Université Laval.

Durant ses études, cette Victoriavilloise travaillait à la ferme familiale, notamment en faisant la traite les fins de semaine. Actuellement, Mme Schmucki est en congé de maternité depuis qu’elle a donné naissance à son petit Lucas, il y a environ six mois. Comme elle a acheté une maison voisine de la ferme, située sur le rang Desharnais à Victoriaville, cette femme de 28 ans n’hésite pas à donner un coup de main quand c’est possible.

L’accès à la propriété

Un jour, elle veut devenir actionnaire, avec ses deux frères, de la ferme Schmucki fondée par ses grands-parents d’origine suisse-allemande, en 1980. Toutefois, elle ne peut dire quand ce transfert sera possible. Comme l’entreprise a pris de l’expansion et de la valeur avec les années, l’accès à la propriété est difficile.

«Acheter une ferme ou démarrer une entreprise agricole, ça coûte très cher», expose la jeune maman, qui travaille depuis cinq ans comme agronome à la Société coopérative agricole de Princeville. Par chance, son père souhaite que ses enfants prennent la relève si bien qu’il ne vendra pas la ferme à sa valeur marchande. «D’autres agriculteurs se disent que c’est leur retraite et veulent le gros prix à la fin», ajoute-t-elle.

Mme Schmucki estime que son côté organisationnel développé pourrait aider au développement de la ferme familiale. «C’est tellement rendu énorme que les améliorations apportées doivent être très pointues pour faire une différence sur les performances», évalue-t-elle.

Présidente de la relève agricole

Depuis février 2019, Mme Schmucki assume la présidence du Syndicat de la relève agricole du Centre-du-Québec et veille justement à faciliter l’accès à l’actif. «On travaille beaucoup sur ces dossiers-là avec les organisations financières de la région. C’est un enjeu qui touche toutes les relèves apparentées, que les entreprises soient petites ou grandes, que la production soit animale ou végétale», fait-elle valoir.

La taille des fermes est de plus en plus grande, il y en a de moins en moins à vendre et les acheteurs sont nombreux. Tous ces facteurs font en sorte que la valeur des entreprises agricoles au Québec n’a cessé de grimper depuis dix ans. Toutefois, les programmes de subventions ou de prêts n’ont pas suivi la même hausse. «La marge est trop grande entre l’aide apportée et ce que ça coûte réellement», plaide la présidente.

Cette passionnée d’agriculture entretient l’espoir que des changements permettront d’améliorer l’accessibilité. Elle déplore néanmoins que les libéraux aient été réélus aux dernières élections fédérales, car elle considère que ce parti n’est pas celui qui aide le plus les producteurs agricoles. « Il faut continuer à se battre contre les politiciens», conclut-elle.